De retour à la maison après une soirée de cruise-catastrophe, on regarde un épisode de sitcom en mangeant du Kraft Dinner extra-saucisses, en pyjama, à 3h du mat’. Pas parce qu’on est cool, juste parce qu’on est un peu saoules et qu’on a clairement besoin d’une dose de comfort food (Et tout le monde sait que des nouilles oranges chimiques, ça réconforte).
À la base, c’est Emma qui avait proposé la soirée On-se-met-en-robe-cute-et-on-va-flirter. Ça change un peu de nos samedis soirs, habituellement passés à regarder des films et à boire de la bière dans notre salon. On a une vie sociale, mais on a peur de l’hiver et le froid ne nous donne pas envie d’aller faire le line-up devant un bar bondé avec des filles à moitié nues alors qu’il fait -10 degrés. Donc le retour graduel du printemps est idéal pour amorcer notre retour dans la game.
Sauf que la réalité nous a sauté en pleine face: On manque de pratique. On est même un peu poches. Ou beaucoup, c’est selon. Malgré une quantité phénoménale d’alcool ingéré, on a été absolument incapable d’entâmer une conversation avec un inconnu. Et les trois seules personnes ayant manifesté leur intérêt pour nous, ben…
Le vieux-plus-vieux-que-mon-père
Alloooo?! T’es dans un bar tranquille, avec ton ami qui, comme toi, a autant de rides que de cheveux blancs, et tu penses VRAIMENT que les deux filles dans la mi-vingtaine (En plus on a tellement l’air d’avoir genre 18 ans) vont venir s’assoir à votre table si tu viens leur susurrer des compliments à l’oreille? On a terminé notre pichet de rousse en vitesse, histoire de changer d’endroit au plus vite.
Le DJ
Ok ça ne compte pas. Le DJ-de-musique-d’ambiance est installé derrière le bar, c’est un peu sa job, de cruiser les clientes qui viennent s’asseoir juste en face de lui. Et je ne me rappelle plus pourquoi, mais quelque chose clochait.
Le gars awkward
Le mec est assis juste à côté de nous depuis une heure, au départ avec des amis, mais il est seul depuis plusieurs minutes et semble s’emmerder royalement. Il a probablement entendu toute notre conversation « -Ok on doit aller aborder les deux gars là-bas! -Noooon! -Oui il le faut! -J’ai pas assez bu! -Ok, on prend des shooters! » et, alors qu’Emma s’était sauvée aux toilettes, il a essayé de m’aborder:
« – Pi, en as-tu assez, là? (Faisant probablement référence aux deux mojitos et 2 jägerbombs sur notre table?)
– Heu?
– En as-tu assez?
– *Sourire poli genre je-comprend-pas-vraiment-pourquoi-tu-dis-ça?*
Bref, à 2h50 on a bu nos deux shooters, toujours incapables de trouver un prétexte pour aller parler aux deux gars qui nous mataient depuis notre arrivée, et on a sauté dans un taxi pour se retrouver à manger du Kraft Dinner entre célibataires malhabiles.
Next time, faut faire mieux. We can do it!
M.